Au cœur de la France, le Limousin, terre d’élevage réputée pour sa viande bovine, est aussi un pays d’arbres et d’eau. Eau des cascades jaillissantes, des sources et des fontaines, eau des rivières et des petits ruisseaux qui remontent vers la Loire ou descendent vers la Garonne, en irriguant de vertes prairies et en traversant forêts et bosquets. Partout, le paysage alterne bocages, collines arrondies et vallons ombragés où paissent les troupeaux. Cette campagne tranquille, loin des grandes foules touristiques, propose un décor idéal pour des séjours paisibles et des vacances tournées vers la nature.
Les trois départements qui composent le Limousin – la Creuse, la Corrèze et la Haute-Vienne – invitent en permanence au tourisme vert. On y passe volontiers ses journées à parcourir les sentiers de petite ou grande randonnée, à suivre le fil des rivières, à traverser les forêts et à découvrir des savoir-faire anciens. Tapisseries d’Aubusson, porcelaines et émaux de Limoges témoignent d’une longue tradition artisanale, tandis que les fermes-auberges et les gîtes ruraux accueillent les visiteurs dans un cadre chaleureux et rustique.
La Corrèze offre une succession de paysages variés et souvent spectaculaires. Autour des monts des Monédières, près de Treignac, les landes de bruyères mauves, les genêts et les fougères recouvrent les croupes arrondies d’un relief sauvage, ponctué de hameaux isolés. Plus au sud, les gorges de la Dordogne et de la Maronne creusent de profondes entailles dans le plateau, où se succèdent points de vue, belvédères et retenues d’eau. Le barrage de Bort-les-Orgues et son lac forment un immense miroir où se reflète le château de Val, silhouette médiévale posée au bord de l’eau.
Les villes et villages corréziens ont chacun leur caractère. Tulle, blottie dans une vallée encaissée, déploie ses ruelles en pente autour de la cathédrale, tandis que le marché de Brive-la-Gaillarde anime les halles de couleurs et de parfums. Argentat, avec son pont de pierre et ses maisons aux toits pentus, a inspiré plus d’un peintre. Collonges-la-Rouge, célèbre pour ses façades de grès rouge et ses ruelles pavées, ouvre les portes du Causse corrézien, où chemins creux, murets de pierres sèches et petits villages composent un paysage lumineux et minéral.
En remontant par la vallée de la Corrèze, on rejoint la charmante petite cité d’Uzerche, installée dans une boucle de la Vézère, dont les tours et les toits dominent la rivière. Plus au nord, la Haute-Vienne s’organise autour de Limoges, connue pour ses porcelaines, ses émaux et ses vieux quartiers. La ville, traversée par la Vienne, offre de belles perspectives sur le pont Saint-Martial et les maisons anciennes qui le bordent. C’est aussi un point de départ idéal pour de nombreux circuits à travers la campagne limougeaude.
Depuis Limoges, on peut suivre la vallée de la Briance ou emprunter la route des monts d’Ambazac et de la vallée du Taurion, où se succèdent bocages, petits lacs et villages aux toits de tuiles. Plus au nord, les bases de loisirs de Saint-Pardoux proposent baignades, activités nautiques et chemins de promenade. À l’est, le lac de Vassivière-en-Limousin, l’un des plus vastes de France, avec ses quelque quarante-cinq kilomètres de rives découpées, ses îles, ses forêts et ses plages aménagées, est devenu un grand centre touristique tourné vers la nature et les loisirs en plein air.
Entre la vallée du Taurion et le plateau de Millevaches, Bourganeuf constitue un agréable centre d’excursions sur la route de la cité médiévale de La Souterraine ou de Guéret, ancienne capitale de la Marche et préfecture de la Creuse. Dans les environs, de petits châteaux, des églises romanes et de vieux ponts de pierre méritent le détour. La forêt de Chabrières, parsemée de blocs de granit, propose de nombreux chemins balisés et d’amples perspectives sur les reliefs environnants.
Au nord de Guéret, les gorges de la Creuse se font particulièrement escarpées et dévoilent de surprenants paysages, notamment au pont du Diable d’Anzême, où la rivière serpente entre les rochers. À l’est du département, au cœur du pays de Combrailles, la station thermale d’Évaux-les-Bains sert de point de départ à de nombreuses excursions vers les hautes vallées du Cher et de la Tardes. Plus au nord, en direction de Boussac, les Pierres jaumâtres se dressent en équilibre instable face à la montagne de Toulx : énormes blocs granitiques sculptés par le temps, figés depuis des millénaires, qui nourrissent légendes et récits populaires.
Terre où les traditions demeurent profondément ancrées, le Limousin est souvent présenté comme l’un des berceaux des langues d’oc. Son folklore est riche et bien vivant, porté par les chabrettaïres, joueurs de cornemuse limousine, les vielleux et les chanteurs qui perpétuent anciens airs et danses de village. Fêtes, foires agricoles, marchés de producteurs et rassemblements musicaux jalonnent l’année dans les trois départements, prolongeant un art de vivre simple et convivial.
La province jouit également d’une solide réputation de bonne chère. Les plats sont solides, mijotés longuement et nourrissent aussi bien les paysans que les randonneurs de passage. La soupe aux choux, appelée bréjaude, et les potées réunissent petit salé, lard, saucisses et chou dans de grandes marmites. Les cochonnailles – saucisses, andouilles, boudins, pâtés parfois agrémentés de châtaignes – accompagnent les viandes de bœuf issues d’un élevage réputé, ainsi que les fameux veaux de lait. Près d’Ussel, l’arrière-pays regorge de champignons, cèpes et girolles que l’on prépare en poêlées parfumées.
Quelques fromages proches du roquefort, affinés dans de petites caves, complètent la table, ainsi qu’une belle gamme de desserts traditionnels: flaugnarde aux pommes, clafoutis aux cerises, galettes corréziennes ou gâteau creusois aux amandes. Entre vallées claires, forêts profondes et tables généreuses, le Limousin offre un cadre de vie doux et discret, qui laisse au visiteur l’envie de revenir prolonger cette parenthèse de calme et de nature.